amour

11-06-2022 de nulle part à ici en passant par le japon médiéval

Je viens de parcourir le site de Lydie Jean-Dit-Pannel. Cette artiste fait un périple de son atelier à la ville de Nowhere aux Etats-Unis. Tous les jours, elle poste un résumé. Pendant qu’elle voyage pour nulle part et nous propose sont journal, je me rends compte que je vous propose le mien pour ici, pour moi et pour ici. Ici, c’est nulle part aussi. et nowhere c’est now here ….
Pendant qu’elle essaie de donner un sens à sa vie en allant loin, j’essaie de me créer des routines qui me permettent de donner un sens à la mienne. J’ai un amour et des enfants et une famille cela donne déjà du sens à une vie. Je sais par expérience que l’amour peut être fugace, et s’envoler à n’importe quel moment, et j’essaie d’en gouter chaque instant tant qu’il est là. Ma fille est en âge de trouver son propre sens et mon fils va bientôt devoir affronter la société sans nous. Quant à ma famille, elle a longtemps été un repère, positif et négatif, mais là, aujourd’hui mes frères et sœurs gèrent leurs propre famille aussi bien qu’ils le peuvent en essayant de ne pas tomber dans le chaos. Il reste ma mère, elle vit seule dans une immense maison, j’aimerais être plus proche, mais … 
Toujours est-il que je suis là et j’y suis bien, si je ne pense pas trop autres, mais les tensions arrivent, notamment financière. Je dois encore de l’argent de ma reprise de l’imprimerie, je ne remercierai jamais assez ce connard de Jérôme Gaillard. Mais j’avoue avoir été bien stupide aussi, peut-être, un jour, aurai-je le courage de raconter pourquoi ici. Je ne m’étais pas aperçu que les virements pour le syndic ne passaient plus depuis trois mois. Il faut changer les courroies, le condenseur et l’autoradio de la voiture de la voiture. J’espère que j’aurai ma retraite complémentaire dans pas trop longtemps.  
j’ai commencé un livre sur la Bourgogne : « Les Téméraires (quand la Bourgogne défiait l’Europe) » de Bart Van Loo; il est sur ma table de chevet et raconte l’histoire de la Bourgogne, j’aimerais faire un arbre généalogique des différents personnages qui ont régné sur ce duché.
Et j’ai mis dans mon sac « La pierre et le sabre » de Yosikawa un roman en deux tomes qui se déroule dans le Japon médiéval, je me dis que je ferai bien un annuaire avec les différents personnages pour m’y retrouver 🙂 avec ses noms inhabituels … 

01-06-2022

Lire. J’ai quasiment toujours aimé lire. Et j’ai quasiment tout le temps entendu dire que c’est bien de lire. Et j’ai toujours trouvé cette assertion fausse. Ce qui est bien, il me semble, est d’être curieux. Ce qui est bien, aussi, c’est d’avoir du vocabulaire. Et effectivement, la lecture est sans doute un des moyens le plus simple de développer la curiosité et le vocabulaire, mais il est loin d’être le seul. La curiosité et le vocabulaire sont importants, mais il est, aussi, nécessaire de développer en parallèle des talents manuels. 
À titre perso, je ne sais pas d’où me viens cet amour de la lecture, mais je sais que j’y ai consacré beaucoup de temps et que du coup, je passais parfois pour quelqu’un d’intelligent alors que je n’était que cultivé. J’ai toujours lu des livres sur tout, et j’ai donc des avis sur tout et souvent avec des avis qui peuvent désarçonner ceux qui pensent me connaitre, ceux qui ont l’habitude de ne parler que pour donner leur avis. Souvent, dans une conversation, avant de donner mon avis, j’essaie d’énoncer des faits pour être sûr que nous parlons de la même chose, des faits que tout le monde connait, mais présenté d’un point de vue moins central, décalé. Par exemple : la lecture n’est pas indispensable.
J’ai toujours aimé lire et la lecture m’a permis de me cacher derrière des livres, j’étais capable d’en dévorer du matin jusqu’au soir, et même parfois la nuit. Quelque part, cela m’a sans doute permis de m’opposer à mon père qui ne lisait pas et qui aurait bien aimé, parfois, que je fasse autre chose que de tourner des pages, quelque chose de concret avec mes doigts, même s’il était sans doute fier que je sois un « intellectuel « , c’est souvent ça quelqu’un qui lit un « intellectuel » alors que j’étais juste timide, peureux et peut être un peu feignant … Et aussi curieux. J’ai été élevé dans l’idée qu’il fallait faire plaisir à ses parents alors que je vivais dans une époque de recherche du plaisir personnel. J’ai été le jouet des uns et des autres et j’oubliais ses manipulations dans les livres, mais j’aurai pu les oublier dans le sport, dans la création, mais l’un comme l’autre nécessitait du travail et des échecs avant d’arriver à un résultat, la lecture m’offrait tout sans grand effort.
Le premier livre que je pense avoir lu et aimé est l’Odyssée, ne suis-je donc pas un peu comme ce héros, Ulysse, parti pour une guerre qui ne le concerne pas réellement et qui rame pour rentrer vivant chez lui ; vivant et dominant mille aventures fantastiques, comme lui, j’ai essayé de me trouver, en étant ballotté dans mes livres alors que la vie et moi étions juste derrière les livres. 
Je pense à la lecture et à l’amour de la lecture, car je lis « l’oiseau d’Amérique » de Walter Tevis, encore un bouquin lu il y a quarante ans. Je relis beaucoup depuis quelques mois, ce que je ne faisais jamais auparavant. J’avais un bon souvenir de ce livre, que j’avais lu en entier contrairement à  » Berlin alexanderplatz« . Je me souvenais de ce robot qui ne pouvait pas se suicider, sa programmation l’en empêchant. Mais j’avais oublié, si j’en m’en étais aperçu à l’époque, que c’était une ode à la lecture. Dans une société qui ne lit plus et qui est livrée aux machines, les humains deviennent suicidaires et soumis aux aléas d’un système « concentrationnaire ». Dans cette société une personne qui lit est une personne dangereuse. À l’époque de son écriture, l’informatique n’avait pas encore envahi nos sociétés, et cela, fait étrange … Je ne l’ai pas encore fini. Je préfère finir cette recension une prochaine fois. 

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