Mémoires : Circa 2000 : premiers clichés
Cette exposition photo virtuelle, « Mémoires Circa 2000 » a été réalisée dans la région de Paris et de sa banlieue avec un appareil photo numérique. Il a été acheté à l’occasion de la naissance de ma fille Althea. Les photos de ma filles sont pour la plupart réservée à un usage personnel et familial. L’appareil photo et la fuite de ma femme avec ma fille sont devenu l’occasion de sortie dans des endroits ou je ne serai jamais allé sans. J’ai commencé à saisir des instantanés aléatoires, des photos de « paysages » urbains, de friches industrielles, de campagnes et autres, aucune spécialisation notable, mais des thèmes qui reviennent, l’abandon, la tristesse, l’usure du temps, et la fragilité de l’instant. L’essence de beaucoup de ces photos ont été faite avec l’esprit d’un ami dont j’adore les photos Christophe SCHIRMER, l’esprit, mais pas le talent, je ne dit pas cela pour me dévaloriser mais je suis conscient d’être bien trop feignant et sauvage pour prendre le temps d’apprendre et de me domestiquer.
Je photographie d’ »instinct », je regarde, je vois, je cadre, et je saisi. La vue sur l’écran est toujours une surprise. Il arrive régulièrement que les photos prises soient floues, que les couleurs et contrastes ne correspondent pas, que l’expression ait changée, que le cadre ne soit pas bon et pour moi le travail est là, dans la sélection avec le minimum de retouche. Au départ, il me semble que la photographie, contrairement au chant et à la peinture par exemple, n’était pas un art mais une prouesse technologique, nonobstant certains artistes et esprits libres se sont emparé de cet outil.
Je pense que nous sommes tous des artistes, certain le savent, la majorité l’ignore, persuadé qu’ils n’ont aucun talent. S’ils n’en ont pas c’est qu’ils ne l’exercent pas: prenez un stylo, écrivez et il en sortira quelque chose, sans doute maladroit au départ mais avec le temps et l’envie, il est obligatoire qu’il en sorte quelque chose. Je ne suis pas naïf et je sais que nous ne sommes pas tous des Victor HUGO, heureusement, d’ailleurs ce qui est valable pour l’écriture, l’est pour la peinture, le chant. Plus les moyens mis en œuvre pour réaliser une œuvre sont lourd, plus la part « artistique » sera diluée dans d’autres impératifs, notamment de rendement. Il ne s’agira plus d’exprimer quelques choses de personnel, d’intime, mais de plaire au plus grand nombre. Un film, par exemple, nécessite une infrastructure colossale et l’art qui pourrait s’y trouver ne peut que se noyer dedans. Oui, je sais, il existe quelques pépites dans le cinéma, mais honnêtement, je pense qu’il existe plus de film de « propagande » caché dans des divertissements que de film d’art, et notamment dans le cinéma mainstream. Mais tout n’est-il pas « propaganda » me direz-vous. Oui mais peut on comparer la propagande d’un homme qui peint seul dans son atelier, souvent fauché, et la propagande de studios multimillionnaires, dont un des buts caché est d’asservir, en faisant rêver, une population stressée et pressurisée pour qu’elle accepte sa condition et qu’elle reste à sa place ?
Tout cela pour dire que c’est rarement par la technologie et l’argent que l’on fait de l’art.
Je suis un artiste, mais je suis aussi un philosophe, un père, un travailleur, un consommateur, un politicien, mais, bien évidement, je ne suis rien de tout cela, même mon statut de père qui pourrait me sembler évident peut être remis en question. Finalement dans cette société ne sommes nous pas juste des consommateurs ? j’écris ce texte en partie un lendemain de la fête de la musique, les groupes qui jouaient en terrasse des cafés ne sont-ils pas là juste pour que nous consommions ? juste pour ce faire connaître et jouer devant des terrasses de plus en plus grandes ? pour vendre de plus en plus d’objet de plus en divers et varié et, du coup, je me demande ou sont les artistes qui jouaient sans « sponsor » juste pour le plaisir de jouer et de nous faire plaisir ? et du coup je me demande s’il n’est pas inévitable que la professionnalisation de l’art, et du sport aussi, ne mène à une fascisation de la consommation : un art et un sport de plus en plus élitiste avec des choix fait de plus en plus jeune, et le plaisir de jouer kidnappée par le pouvoir du pognon …
En suivant le lien de la page vous trouverez des photos de style différents. J’aime les décalages, les états de réalités non ordinaire. Par exemple, la photo qui sert d’ »affiche » est celle d’une bouche d’incendie d’un rouge rutilant devant la tristesse d’un magasin abandonné dans une rue abandonnées d’un village de la banlieue parisienne, Goussainville le Vieux, très précisément. Cette photo est une sorte de métaphore de l’art actuel, un objet visible et rassurant « la borne d’incendie » dans l’abandon intellectuel ou il me semble que nous nous trouvons: nous nous gavons de shorts, de séries, de films proposée par des médias détenus par des milliardaires qui n’ont que peu d’appétence à l’émancipation des populations, puis nous suivons des processus, des injonctions et nous nous abandonnons à la grisaille ambiante.
Toutes les photos de la page sur laquelle pointe le lien, datent du début des années 2000, vous y trouverez des photos avec :
Une borne d’incendie en « cage »
Une queue à la boucherie
Un tas de bois devant une voie ferrée
Un immeuble cubique
Un couloir d’hôpital
Des ombres devant un manège
Une trace de doigt sur un pare brise
Une façade de chantier
Un quai fermé abandonné tagué
Le même quai d’un point de vue différent
Des grues à Roissy
La pluie sur une vitre
Un bouchon de l’intérieur d’une voiture
La photo d’introduction
Bonne visite à vous
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.