Catégorie : Poésie

  • poésie d’avant : 20221113

    poésie d’avant : 20221113

    ante 2022

    nous avons refusé la puissance naturelle
    pour nous lover, crédule
    au cœur de puissances humaines obscures.
    la peur des intempéries,
    la peur des attaques
    et déjà, la peur de l’inconnu,
    nous ont jeté entre des mains avides
    de nos sangs de nos sueurs et de nos spermes.

    désormais ils spéculent sur nos maladies et sur nos morts,
    asservissant les ventres de nos femmes,
    vendant nos enfants aux plus offrant,
    en attendant de pouvoir se passer d’elles, de nous.

    réservoir de pièces détachées,
    pièces interchangeables au prix fort,
    nos corps ne sont plus à nous :
    tatouons nous, perçons nous, illusionnons nous,
    mais soyons sain ils ont besoin de nos reins
    pour être éternellement dominateur

    créant des machines toujours plus cruelles,
    ils marchent sur nos vies, dans la crainte d’une guerre,
    d’une crise, notre bonheur est fragile,
    c’est le prix de notre confort,
    de nos films, de nos livres, de notre sécurité.

    nous ne pouvons plus crier
    sans être enfermés
    nous ne pouvons plus aimer
    sans être vilipendé
    nous vivons sur des passages cloutés
    de plus en plus étroits

    nos voisins sont suspect,
    la nuit effrayante, nos nourritures toxiques.
    nous refusons la douleur et la mort.
    nos corps puent sans leurs parfums synthétiques.
    nos peaux sont fades sans leurs maquillages.
    les mannequins des vitrines sont plus humains
    et nous avançons mécaniquement
    pas cadencés par des montres autoritaires
    nous sommes les zombies trop nombreux
    d’un monde technologique qui ne veut plus de nous.

  • poésie d’avant : 20221113

    poésie d’avant : 20221113

    ante 2022

    je vis dans un corps mort depuis longtemps
    une vie emplie d’envies inassouvies
    de besoin vitaux repoussé à la limite.
    oui, j’erre dans une vie vendue
    vendant mon temps et mon corps
    pour un resto, un film, un téléphone.
    je joue à des jeux qui me réconfortent
    et me bercent d’illusion, écrasent le temps
    inutile, factice, technologique, chimique.
    Telles des prostituées trop maquillées
    des vitrines luxuriantes me hèlent
    en reflétant mon teint blafard.
    Dans les rues urbaines
    j’erre pauvre héro, pauvre zéro,
    pleins de tentations, de frustrations
    entretenue dans un équilibre délicat
    par des puissances inconnues,
    par des marionnettistes frustrés eux même
    qui nous transmettent subtilement
    leurs haines et leurs frustrations
    leurs peurs aveugles.
    ils nous guident lentement
    mais sûrement contre un mur lointain :
    pour l’instant ça va,
    merci

  • poésie d’avant : 20221113

    poésie d’avant : 20221113

    ante 2022

    C’est la fin, la fin du début
    retiré du rebut par la faim
    le rebus fut étiré par l’allemand
    qui tenait la main délicatement efféminée
    d’un ami américain.
    Ensemble, ils burent la lie jusqu’à l’hallali
    le calice doré lançait des éclairs
    dessinant un rebus menaçant dans l’air
    la fine mélodie du début
    tinta dans un rythme assourdissant
    sur les bracelets étincelant
    gri-gri désuet d’un amour passé